Le plan de reprise

Le plan de reprise : la clé d’un bon reprenariat ?

Créer une entreprise demande de passer par un processus long et fastidieux avant même de démarrer l’activité. La construction d’un tel projet et d’un tel engagement personnel, ça se prépare ! C’est exactement la même chose lorsqu’il s’agit de reprendre une entreprise existante. Pour bien effectuer ses démarches et se lancer en toute sérénité, un plan de reprise est nécessaire.

Mais de quoi s’agit-il exactement et comment y parvenir ? Les experts du Groupe Cibelly vous éclairent.

 

Le plan de reprise : quand et pourquoi ?

 

Reprendre une société, ça commence généralement par 2 phases :

  • La phase de diagnostic : elle a pour objectif de conforter le repreneur dans son choix. Elle consiste à mesurer les points forts et les points faibles ainsi que les menaces et les opportunités de l’entreprise convoitée. Cette analyse se base sur le recueil d’informations. C’est vous en tant que repreneur qui devez piloter cette démarche. N’oubliez pas que même si vous êtes enclin à être accompagné dans le montage du dossier, la décision finale n’incombe qu’à vous.
  • La phase d’évaluation économique : cette étape consiste à mesurer précisément la valeur économique réelle de l’entreprise. Il est fortement conseillé de la faire avec l’accompagnement d’un expert. C’est ainsi que vous pourrez vous faire une idée de la valeur de l’entreprise et d’estimer un prix de reprise avec le cédant.

 

Cette évaluation se base sur divers documents permettant de mesurer l’état de santé de la société. Il convient de suivre l’une des 3 méthodes suivantes :

  • La méthode dite “patrimoniale” : qui permet d’évaluer ce que possède l’entreprise.
  • La méthode dite “de rendement” : qui permet d’estimer comment l’entreprise sera en mesure de générer des bénéfices.
  • La méthode dite “comparative” : qui permet, comme son nom l’indique, de comparer l’entreprise avec d’autres sociétés d’activité similaire et dont la valeur de transaction est connue.

Une fois ces 2 étapes effectuées, si en tant que repreneur vous souhaitez continuer dans le processus d’acquisition, il faut alors constituer un plan de reprise.

 

Ce plan n’est ni plus ni moins qu’une feuille de route permettant d’élaborer sa stratégie juridique et financière jusqu’à la transaction. Il génère un document nécessaire aux investisseurs et aux banques qui pourront alors évaluer la prise de risques et leur volonté d’accompagner le projet. Comme le dit si bien notre Expert Dominique DAVID, expert-comptable, commissaire aux comptes, associé du Groupe et Co-rédacteur pour Audécia :

 

« En matière de création d’entreprise, il n’y a pas de « prêt-à-porter », il ne peut y avoir que du sur-mesure ».

 

Quand on sait qu’une entreprise repose sur ses paramètres juridiques, fiscaux et sociaux, le soutien d’un cabinet d’expertise-comptable peut vous aider à définir d’entrée de jeu les bons objectifs, éviter les approximations et vous convaincre vous et vos investisseurs de la viabilité du projet.

 

Les étapes clés du plan de reprise

 

Rassurez-vous, il n’y a aucune obligation légale dans la construction type d’un plan de reprise mais il s’élabore autour de 2 volets :

 

1.Le montage juridique 

 

À ce stade, les choix qui sont faits vont avoir des conséquences directes sur le projet. Il est impératif d’en comprendre les enjeux¹. D’un point de vue juridique, la reprise d’une entreprise porte sur la structure juridique ou le fond (commerce ou artisanal).

Quel choix de la modalité d’acquisition ?

En acquérant la structure juridique de l’entreprise visée, cela permet de posséder les titres sociaux de la société (parts sociales ou actions) et de reprendre tout le patrimoine de l’entreprise en une seule opération (actif et passif). Le repreneur conserve ainsi, et s’il le souhaite, les fournisseurs, les sous-traitants, la clientèle et les salariés par exemple. Généralement cela limite aussi les besoins de financements.

En revanche ce type d’acquisition, il incombe de supporter l’ensemble des décisions prises par l’ancien dirigeant et les conséquences auxquelles elles donnent lieu. Étant donné qu’il s’agit de la continuité de la société en changeant simplement son dirigeant, c’est un des inconvénients. Il faut penser à négocier une garantie d’actif et de passif avec le cédant pour se protéger des risques. À noter qu’en qualité de repreneur, vous ne devenez pas propriétaire des actifs puisqu’ils appartiennent à la société.

S’il s’agit de l’acquisition d’un fond² de commerce ou artisanal ou même d’une branche d’activité, dans ce cas, vous devenez propriétaire des actifs de l’entreprise. Cela concerne les éléments corporels et incorporels.

Ce type de reprise facilite le montage financier et le rachat du fond est fiscalement déductible. En revanche de nombreuses formalités importantes sont nécessaires et l’investissement de base est plus conséquent.

 

2.Le montage financier

 

Pour pouvoir réaliser un montage financier le plus juste possible, il est nécessaire de faire au préalable un bilan opérationnel et stratégique de l’entreprise. Cela consiste à prendre en compte et à formaliser les engagements pris à tous les niveaux de la structure¹ :

  • Marketing
  • Approvisionnement
  • Recherche et développement
  • Administratif
  • etc…

Après quoi la question à se poser est : quelles ressources vont être nécessaires pour réaliser votre projet ? C’est ce que le montage financier va permettre de mettre en forme. Il s’agit ici de bien prendre en compte ce qui permet d’assurer le rachat de l’entreprise et ce que nécessitent les premiers mois d’exploitation.

En se basant sur le diagnostic économique réalisé au préalable, cela permet de mettre en concordance les moyens alloués à chaque composante du projet en fonction de la situation.

Cela consiste à considérer les ressources financières à mobiliser, de déterminer le montant des capitaux permettant de supporter les frais de rachat et de renforcer sa trésorerie et enfin, d’anticiper les remboursements à venir.

 

Et après ?

 

Lorsque le plan de reprise touche à sa fin, le “business plan” peut dorénavant être formalisé pour traduire chaque étape en éléments financiers chiffrés.

Il donne naissance au compte de résultat prévisionnel et au plan de financement prévisionnel.

En plus de ces 2 documents, il est indispensable d’évaluer la capacité de fonctionnement de l’entreprise dès la transaction. Un plan de trésorerie aide à mettre en forme ces données et de déterminer le seuil de rentabilité à atteindre.

Ne pas oublier également un impératif dans la reprise d’une société : votre plan de financement personnel. On peut y penser un peu tard mais son but est d’éviter toutes prises de risques inutiles engageant ses fonds personnels.

Le plan de reprise pose donc un cadre sur la faisabilité du projet et constitue le point de départ vers les étapes plus concrètes.

Le rôle de votre cabinet d’expertise comptable est de bien vous conseiller dès le départ. Avec lui, le montage juridique et financier vous assure de trouver les financements nécessaires pour conclure la vente et vous lancer sereinement dans votre nouvelle activité.

 

Sources :

¹ https://www.economie.gouv.fr/entreprises/plan-reprise-entreprise

² https://cce-dijon.com/elaborer-un-plan-de-reprise-dentreprise/